Publié le 17 mai 2024

Aménager un walk-in de 120 pi² dans une vieille chambre montréalaise va bien au-delà du simple rangement ; c’est un défi d’optimisation technique.

  • Les clés du succès résident dans le choix de l’éclairage (IRC 90+), une ventilation adaptée pour éviter l’humidité, et une planification millimétrée de l’ordre d’installation (plancher vs modules).
  • L’espace utile réel est dicté par des dimensions non négociables, comme les 36 pouces de passage central dans une configuration en « U ».

Recommandation : La meilleure approche combine des solutions ingénieuses (comme l’hybride caissons IKEA et portes d’ébéniste local) et une expertise technique pour un résultat sur mesure qui valorise réellement votre propriété.

Vous venez d’abattre une cloison entre deux petites chambres dans votre duplex du Plateau ou votre maison de Rosemont, rêvant d’une suite parentale spacieuse. Le plan inclut un walk-in, mais comment transformer 120 pieds carrés en un espace à la fois luxueux et hyper-fonctionnel ? Cet espace, bien que modeste, est le pivot de votre nouvelle suite. Sa réussite ne tient pas à la quantité de tablettes que vous pouvez y entasser, mais à la qualité de sa conception.

Les conseils habituels — peindre en blanc, ajouter un miroir — sont un bon début, mais ils ignorent les vrais enjeux techniques propres aux rénovations montréalaises. Ces guides survolent la gestion de l’humidité dans un espace clos sans fenêtre, le choix crucial entre un système PAX d’IKEA et le savoir-faire d’un ébéniste local, ou encore l’impact dévastateur d’un mauvais éclairage sur la couleur de vos vêtements. La conception d’un walk-in est un exercice de précision où chaque centimètre compte.

Et si la clé n’était pas de voir ce walk-in comme un simple placard, mais comme une micro-pièce d’architecture ? Cet article adopte une approche d’architecte d’intérieur : chaque décision, du type de porte à la température de couleur des ampoules, est une étape stratégique pour maximiser non seulement l’espace, mais aussi le confort, la durabilité et la valeur de votre investissement. Oublions les astuces de surface pour nous concentrer sur les fondations d’un aménagement pérenne.

Nous allons décortiquer, étape par étape, les questions techniques que les guides généralistes survolent. De la géométrie de l’espace à la physique de la lumière, vous découvrirez les secrets pour faire de votre petit walk-in le joyau fonctionnel de votre suite parentale montréalaise.

Pourquoi un walk-in en « U » nécessite-t-il plus de largeur que vous ne le pensez ?

L’aménagement en « U » est souvent perçu comme l’idéal pour maximiser le rangement. Il offre trois murs de possibilités, mais son efficacité repose sur une vérité géométrique souvent sous-estimée : l’espace de circulation. Dans un espace de 120 pi², par exemple une pièce de 10×12 pieds, consacrer un mur de 10 pieds de large à un walk-in semble généreux. Pourtant, la fonctionnalité d’un « U » dépend entièrement de la largeur restante une fois les modules de rangement installés. Si cette largeur est insuffisante, votre walk-in de luxe se transforme en un couloir étroit et frustrant.

La règle d’or est de préserver un passage central d’au moins 36 pouces (91 cm). Cet espace n’est pas un luxe, c’est le minimum requis pour se déplacer confortablement, s’habiller, ou simplement ouvrir un tiroir sans être contraint de se coller au mur opposé. Pour calculer la largeur totale nécessaire, il faut additionner la profondeur des modules de chaque côté et cet espace de circulation. Les sections pour vêtements suspendus exigent une profondeur standard de 24 pouces (61 cm) pour que les manches de vos vestons ne dépassent pas. Un aménagement en « U » avec des vêtements suspendus des deux côtés requiert donc : 24 po + 36 po + 24 po = 84 pouces, soit 7 pieds (2,13 m) de largeur mur à mur, au minimum.

Si votre espace est légèrement plus étroit, des solutions existent. Vous pouvez opter pour un « U » asymétrique, avec une section de 24 pouces de profondeur d’un côté et des étagères de 12 pouces (30 cm) pour les chaussures et les accessoires de l’autre. Cette configuration réduit la largeur requise à 6 pieds (1,83 m) tout en conservant une excellente capacité de rangement. L’important est d’anticiper ces mesures avant même de choisir les modules.

Transformation d’un placard à Pointe-Claire

Sarah, une résidente de Pointe-Claire, a fait face à ce défi en transformant un placard de stockage de 5×6 pieds. Face à la largeur limitée, une conception 3D a permis d’opter pour un aménagement en U asymétrique. Cette approche, typique des optimisations dans les condos montréalais, a maximisé chaque pouce disponible en combinant des rangements profonds et peu profonds, tout en intégrant des tiroirs en verre et un éclairage LED pour un résultat fonctionnel et esthétique.

La fonctionnalité d’un walk-in en « U » repose sur des dimensions critiques qu’il faut connaître :

  • Prévoir un minimum de 8 pieds (2,44 m) de largeur entre les murs pour un confort optimal avec des rangements profonds des deux côtés.
  • Calculer 24 pouces (61 cm) de profondeur pour les sections destinées aux vêtements suspendus.
  • Allouer 12 pouces (30 cm) de profondeur pour les étagères à chaussures, sacs et accessoires.
  • Maintenir un passage central d’au moins 36 pouces (91 cm) pour une circulation aisée.
  • Ajouter un dégagement de 6 pouces (15 cm) devant les tiroirs pour permettre leur ouverture complète sans obstruction.

Comment ventiler un dressing sans fenêtre pour éviter les odeurs de renfermé ?

L’un des ennemis silencieux du walk-in, surtout dans les vieilles bâtisses montréalaises, est l’humidité. Un espace clos, sans fenêtre et rempli de textiles est un environnement idéal pour le développement de moisissures et d’odeurs de renfermé. La ventilation n’est donc pas une option, mais une nécessité pour protéger vos vêtements et préserver la qualité de l’air de votre suite parentale. Ignorer ce point peut ruiner votre investissement et transformer votre espace de rêve en un problème sanitaire.

La solution la plus efficace est la ventilation active. Il s’agit d’installer un ventilateur d’extraction indépendant, qui expulse l’air vicié directement à l’extérieur. Si le walk-in est adjacent à une salle de bain, il est parfois possible de le connecter à son système de ventilation existant. Selon les tarifs moyens pratiqués au Québec, il faut prévoir entre 500 $ et 1500 $ pour l’installation complète d’un tel système par un professionnel, un coût qui garantit la pérennité de votre aménagement.

En complément ou en alternative, la ventilation passive offre des solutions ingénieuses. L’intégration de panneaux de cèdre rouge de l’Ouest est une méthode traditionnelle et efficace. Ce bois, en plus de son parfum agréable qui repousse les mites, possède des propriétés hygroscopiques : il absorbe naturellement l’excès d’humidité de l’air. C’est une solution esthétique et écologique, particulièrement adaptée à l’esprit des rénovations qui cherchent à allier modernité et matériaux naturels.

Panneaux de cèdre rouge intégrés dans un dressing pour une ventilation naturelle

Comme le montre cette image, le cèdre n’est pas seulement fonctionnel, il apporte une chaleur et une texture incomparables. Pour des solutions plus simples, l’ajout d’une grille de transfert d’air dans la porte ou le mur, communiquant avec une pièce ventilée, peut améliorer la circulation. Enfin, un déshumidificateur portatif silencieux reste une option viable, bien que moins intégrée, pour gérer les pics d’humidité saisonniers.

Plusieurs options s’offrent à vous pour assurer une bonne qualité d’air :

  • Installer un ventilateur d’extraction indépendant avec une sortie vers l’extérieur (la solution optimale et définitive).
  • Connecter la ventilation au système de la salle de bain adjacente si la configuration le permet.
  • Intégrer des panneaux de cèdre rouge de l’Ouest comme déshumidificateur et répulsif naturel.
  • Placer un déshumidificateur portatif silencieux en solution d’appoint ou temporaire.
  • Ajouter une grille de transfert d’air dans un mur ou une porte pour favoriser la circulation naturelle.

Portes coulissantes ou ouverture totale : que choisir pour gagner de la place ?

La gestion de l’entrée du walk-in est une décision architecturale majeure dans un espace de 120 pi². Le choix entre une fermeture complète avec des portes coulissantes et une ouverture totale sur la chambre ne se résume pas à une question d’esthétique. Il s’agit d’un arbitrage stratégique entre le gain de place, l’intimité, le coût et l’impact visuel sur l’ensemble de la suite parentale. Chaque option redéfinit la relation entre la chambre et le dressing.

L’avantage principal des portes coulissantes est le gain de place absolu. Contrairement aux portes battantes, elles n’ont aucun débattement dans la pièce, ce qui libère un espace précieux au sol et au mur. C’est la solution reine de l’optimisation, particulièrement pertinente dans les chambres où chaque pied carré est compté. De plus, elles s’adaptent très bien aux contraintes des vieux bâtiments montréalais, où les murs ne sont pas toujours droits, grâce à des rails ajustables. Une porte coulissante avec une finition miroir peut en outre agrandir visuellement la chambre et servir de miroir en pied, une double fonctionnalité ingénieuse.

L’ouverture totale, quant à elle, transforme le walk-in en une extension de la chambre. Cette approche, très en vogue, crée une perspective de « boutique de luxe » qui peut visuellement agrandir l’espace et mettre en valeur un aménagement intérieur soigné. Elle élimine tout coût de porte et d’installation, mais exige une organisation impeccable du dressing, qui devient un élément de décor à part entière. Elle sacrifie également l’intimité et la capacité à « cacher le désordre », un aspect pratique à ne pas négliger dans la vie de tous les jours.

Dans les condos modernes des quartiers en transformation comme Griffintown, Verdun ou le Vieux-Port de Montréal, les tendances montrent une forte préférence pour les portes coulissantes. Leur esthétique minimaliste, avec des finitions en blanc mat ou des surfaces miroir, s’harmonise parfaitement avec le style contemporain de ces unités, tout en répondant à la contrainte d’espace des chambres souvent compactes. Le choix dépendra donc de votre priorité : le gain de place maximal ou l’effet visuel d’un espace ouvert et intégré.

Pour vous aider à décider, voici une comparaison directe des deux options, tenant compte des réalités d’un projet de rénovation à Montréal.

Comparaison : Portes coulissantes vs Ouverture totale pour un walk-in
Critère Portes coulissantes Ouverture totale
Gain d’espace Maximum (aucun débattement) Nul (pas de porte)
Coût installation 800 $ – 2000 $ (rail + porte) 0 $ – 500 $ (finition cadrage)
Adaptation vieux bâtiments Excellent (rail ajustable) Très bon (aucune contrainte)
Impact visuel Moderne et épuré Perspective boutique luxe
Intimité Totale (porte fermée) Limitée (ouvert en permanence)

L’erreur de choisir des lumières chaudes qui faussent la couleur de vos vêtements

L’éclairage d’un walk-in est souvent traité comme une réflexion après coup. On installe un plafonnier, et l’affaire est classée. C’est pourtant une erreur fondamentale qui peut saboter l’expérience quotidienne. Imaginez : vous choisissez une chemise que vous croyez bleu marine, pour découvrir une fois à l’extérieur qu’elle est en réalité noire. Ce problème frustrant n’est pas dû à vos yeux, mais à la qualité de votre éclairage. La couleur n’est pas une propriété intrinsèque d’un objet ; c’est le reflet de la lumière. Un mauvais éclairage équivaut à une mauvaise information.

Le secret d’un rendu fidèle des couleurs réside dans deux paramètres techniques : l’Indice de Rendu des Couleurs (IRC) et la température de couleur. L’IRC, mesuré sur une échelle de 100, indique la capacité d’une source lumineuse à restituer les couleurs de manière fidèle par rapport à la lumière naturelle du soleil (qui a un IRC de 100). Pour un walk-in, où la distinction entre des teintes subtiles est essentielle, il est impératif de choisir des ampoules LED avec un IRC de 90 ou plus, comme le recommandent les designers d’intérieur montréalais.

La température de couleur, mesurée en Kelvins (K), influence quant à elle la teinte de la lumière. Une lumière « chaude » (autour de 2700K) produit une lueur jaunâtre et cosy, idéale pour une chambre, mais désastreuse pour un dressing car elle « réchauffe » et fausse toutes les couleurs. À l’inverse, une lumière « froide » (plus de 5000K) peut paraître bleutée et clinique. Le juste milieu pour un walk-in est une lumière neutre, autour de 4000K, qui simule au mieux la lumière du jour et offre un rendu des couleurs équilibré et précis.

Il ne suffit pas de choisir la bonne ampoule ; il faut aussi bien la positionner. Un éclairage venant uniquement du plafond crée des ombres sur les étagères et sur vous-même. La solution est de superposer les sources lumineuses : des rubans LED au-dessus des tringles pour éclairer directement les vêtements, et des spots orientables pour cibler des zones spécifiques. Cet investissement dans la qualité de la lumière est ce qui distingue un simple placard d’un véritable dressing fonctionnel.

Dans quel ordre installer le plancher et les modules de rangement intégrés ?

Lors d’une rénovation, l’ordre des opérations est aussi crucial que les matériaux choisis. La question de savoir s’il faut installer le plancher avant ou après les modules de rangement du walk-in est un parfait exemple de détail technique aux conséquences importantes. La réponse n’est pas universelle ; elle dépend directement du type de plancher que vous avez choisi et des particularités, fréquentes à Montréal, des vieux bâtiments.

Pour la majorité des revêtements de sol fixes, comme le bois franc, la céramique ou le stratifié collé, la règle est simple : le plancher doit être installé en premier. Poser le revêtement sur toute la surface de la pièce avant d’installer les modules présente deux avantages majeurs. Premièrement, cela assure une base stable et uniforme pour les armoires. Deuxièmement, et c’est un point clé pour la valeur à long terme de votre propriété, cela garantit une flexibilité future. Si vous ou un futur propriétaire décidez de modifier l’aménagement du walk-in, le plancher sera déjà en place, évitant des travaux de raccord coûteux et complexes. Comme le souligne un expert, la flexibilité est un argument de vente tangible.

L’exception notable à cette règle concerne les planchers flottants (vinyle ou stratifié clipsable). Ces revêtements sont conçus pour « flotter » sur la sous-couche, leur permettant de se dilater et de se contracter légèrement avec les variations de température et d’humidité. Installer des modules de rangement très lourds et fixes par-dessus risque de « pincer » le plancher, l’empêchant de bouger naturellement. Cette contrainte peut provoquer des gondolements ou des soulèvements. Dans ce cas précis, il est préférable d’installer les modules d’abord, puis de poser le plancher flottant autour, en laissant un joint de dilatation adéquat le long des bases des caissons.

Dans le contexte des vieux appartements ou duplex montréalais, les planchers sont rarement parfaitement droits. La meilleure stratégie est souvent d’installer le plancher sur toute la surface en premier, puis de mettre les modules de niveau à l’aide de cales. Les petits écarts entre la base des caissons et le sol peuvent ensuite être élégamment masqués par des plinthes ou des quarts-de-rond sur mesure, assurant une finition impeccable.

La flexibilité future est un argument de vente tangible sur le marché montréalais, car le prochain propriétaire n’est pas prisonnier de l’aménagement actuel.

– Expert Walk-In Closet Canada, Guide d’aménagement pour petits espaces montréalais

Armoires IKEA hackées ou ébénisterie locale : que choisir pour un mur complet ?

Le choix du mobilier est le cœur de votre projet de walk-in. Pour un mur complet, deux grandes philosophies s’affrontent : l’efficacité redoutable du système PAX d’IKEA, potentiellement « hacké » pour un look personnalisé, et le prestige du sur-mesure réalisé par un ébéniste local. Cette décision est un arbitrage entre budget, personnalisation et délai, et elle est particulièrement pertinente dans le contexte montréalais où l’artisanat local est très valorisé.

Le système PAX d’IKEA est la solution pragmatique par excellence. Son principal atout est son coût. Pour un aménagement complet, le budget est sans commune mesure avec celui du sur-mesure. Sa modularité permet une grande flexibilité dans la configuration interne (tiroirs, tringles, tablettes) et sa disponibilité est immédiate. Cependant, il présente des limites : les dimensions sont standard, notamment en hauteur (généralement 201 ou 236 cm), ce qui laisse souvent un espace inesthétique et perdu sous les hauts plafonds des appartements anciens. Les finitions, bien que correctes, restent basiques.

Faire appel à un ébéniste local est un investissement dans le sur-mesure absolu. L’artisan peut concevoir un aménagement qui épouse parfaitement les contours de votre pièce, jusqu’au plafond, intégrant les bizarreries des vieux murs. Vous avez un contrôle total sur les matériaux, les finitions et les détails, créant une pièce unique qui ajoute une valeur tangible à votre propriété. Le coût est évidemment plus élevé, avec un tarif horaire qui se situe entre 100 $ et 125 $ de l’heure selon les artisans montréalais, et il faut prévoir un délai de fabrication de plusieurs semaines.

Une troisième voie, de plus en plus populaire, est l’approche hybride. Elle consiste à utiliser les caissons standards du système PAX pour la structure, afin de maîtriser les coûts, et de faire fabriquer uniquement les portes et les panneaux de finition par un ébéniste. C’est le meilleur des deux mondes : vous bénéficiez de l’économie et de la modularité d’IKEA, tout en obtenant un look haut de gamme et parfaitement intégré à votre décor grâce à des façades sur mesure. Cette solution demande un peu de coordination mais offre un rapport qualité-prix-esthétique exceptionnel.

Pour clarifier l’équation budgétaire, voici une estimation comparative pour un mur de walk-in à Montréal.

Budget comparatif : Système PAX IKEA vs Ébéniste montréalais
Option Coût estimé Avantages Inconvénients
PAX IKEA complet 1 500 $ – 3 000 $ Économique, modulaire, disponible immédiatement Hauteur standard limitée, finitions basiques
Ébéniste local 4 500 $ – 10 000 $ Sur mesure jusqu’au plafond, finitions premium, valeur ajoutée propriété Délai 4-8 semaines, coût élevé
Hybride (caissons IKEA + portes sur mesure) 2 500 $ – 5 000 $ Économie + look haut de gamme, parfaite intégration Coordination requise entre fournisseurs

Pourquoi un seul plafonnier central est-il l’ennemi de l’ambiance chaleureuse ?

L’éclairage est le sculpteur de l’ambiance. Dans une chambre, et plus encore dans un walk-in qui se veut une extension luxueuse de celle-ci, se contenter d’un unique plafonnier central est l’erreur de conception la plus commune. Une seule source de lumière zénithale produit un éclairage plat, écrase les volumes et crée des ombres dures sur les vêtements et sur votre visage. Cela rend l’espace purement utilitaire, à l’opposé de l’ambiance chaleureuse et enveloppante recherchée dans une suite parentale.

La clé d’un éclairage réussi, que les architectes d’intérieur appliquent systématiquement, est la stratégie des trois couches. Il s’agit de superposer différentes sources lumineuses qui remplissent chacune une fonction spécifique, créant ainsi de la profondeur, du relief et de la modularité. Loin d’être complexe, cette approche transforme radicalement la perception de l’espace.

Voici les trois couches essentielles :

  1. L’éclairage ambiant : C’est la base, la lumière générale qui rend l’espace praticable. Au lieu d’un plafonnier, optez pour des solutions plus douces et intégrées, comme des rubans LED dissimulés au-dessus des tringles ou en corniche. Ils diffusent une lumière uniforme et non éblouissante.
  2. L’éclairage de tâche : Il est ciblé et fonctionnel. Son rôle est d’illuminer précisément les zones où vous en avez besoin : l’intérieur des tiroirs, les étagères à chaussures, la zone où vous choisissez vos accessoires. Des spots orientables à haut IRC sont parfaits pour cette fonction.
  3. L’éclairage d’accent : C’est la touche décorative, celle qui crée l’ambiance « wow ». Une jolie applique murale près du miroir, un éclairage intégré derrière une étagère en verre ou un spot dirigé vers un objet décoratif crée un point focal et donne du caractère à la pièce.

L’intégration d’un variateur d’intensité (dimmer) sur chaque couche est l’étape finale pour un contrôle total. Vous pouvez ainsi passer d’un éclairage vif et fonctionnel le matin à une ambiance tamisée et relaxante le soir. Dans les condos modernes de Griffintown avec des walk-ins en ouverture totale, cette stratégie lumineuse est particulièrement visible : le dressing éclairé devient une véritable vitrine qui valorise toute la suite parentale.

Système d'éclairage à trois niveaux dans un walk-in avec LED dissimulées

Comme le montre cette illustration, la combinaison des sources lumineuses crée une scène riche et dynamique. Chaque zone est définie par la lumière, transformant un simple espace de rangement en une expérience visuelle. L’ajout de scénarios domotiques, comme un éclairage progressif « lever de soleil hivernal », peut pousser l’expérience encore plus loin.

Votre plan d’action pour un éclairage de walk-in parfait

  1. Points de contact lumineux : Listez tous les endroits où la lumière est cruciale : tringles, miroir, étagères à chaussures, tiroirs à accessoires.
  2. Collecte des besoins : Pour chaque point, définissez le type de lumière nécessaire (douce et diffuse pour l’ambiance, directe et précise pour la tâche, décorative pour l’accent).
  3. Cohérence de couleur : Assurez-vous que toutes vos ampoules LED ont un IRC d’au moins 90 et une température de couleur neutre de 4000K pour une fidélité parfaite.
  4. Mémorabilité et émotion : Identifiez l’endroit pour votre « pièce maîtresse » lumineuse (une applique design, une tablette en verre éclairée) qui donnera du caractère à l’espace.
  5. Plan d’intégration : Dessinez un plan simple montrant l’emplacement de chaque source lumineuse et prévoyez l’installation de variateurs d’intensité pour une flexibilité maximale.

À retenir

  • La fonctionnalité d’un walk-in dépend de dimensions précises (36 pouces de passage minimum) et d’une ventilation adéquate pour contrer l’humidité.
  • L’éclairage est stratégique : visez un IRC de 90+ à une température de 4000K pour un rendu fidèle des couleurs, en superposant au moins trois couches de lumière.
  • Le budget est un curseur : un hybride (caissons IKEA et portes d’ébéniste local) offre souvent le meilleur compromis entre coût, personnalisation et valeur à Montréal.

Comment adopter le style cocooning pour contrer la grisaille de novembre ?

Un walk-in n’est pas qu’une question de fonctionnalité et de technique ; c’est aussi un espace intime, le premier que vous visitez le matin et le dernier le soir. Lui insuffler une âme, une atmosphère de confort et de bien-être, est essentiel pour compléter votre suite parentale. C’est particulièrement vrai à Montréal, lorsque la grisaille de novembre s’installe et que le besoin de se réfugier dans un cocon chaleureux se fait sentir. Transformer votre dressing en un havre de paix sensoriel est la touche finale qui fait toute la différence.

Le style « cocooning » repose sur l’éveil des sens. Pour l’odorat, intégrez des parfums subtils et naturels qui évoquent le terroir québécois. Glissez des sachets de lavande de Bleu Lavande dans vos tiroirs à lingerie ou utilisez un diffuseur avec quelques gouttes d’huiles essentielles de sapin baumier de Charlevoix. Ces senteurs apaisantes créent une signature olfactive unique et une sensation de propreté et de fraîcheur.

Pour le toucher, misez sur la chaleur des matériaux. Ajoutez un tapis en laine épaisse au centre de la pièce pour le plaisir de marcher pieds nus. Installez un petit banc ou un pouf en bois d’érable local pour vous asseoir confortablement pour mettre vos chaussures. Ces éléments invitent à prendre son temps et transforment l’acte de s’habiller en un rituel agréable plutôt qu’une corvée matinale pressée.

Enfin, le bien-être visuel passe par l’ordre et l’harmonie. L’organisation méticuleuse est en soi une forme de cocooning pour l’esprit. Triez vos vêtements non seulement par type, mais aussi par couleur, et utilisez des boîtes de rangement identiques pour les accessoires. Cette uniformité visuelle calme le regard et procure une sensation de contrôle et de sérénité. C’est le principe même de la philosophie KonMari, qui trouve une résonance particulière durant les longs hivers.

L’acte d’organiser son dressing par couleur et par type de vêtement apporte une sensation de contrôle et de sérénité qui est une forme puissante de ‘cocooning’ pour l’esprit.

– Marie Kondo, Philosophie du rangement appliquée au climat québécois

Ces petites attentions, peu coûteuses, sont celles qui donnent une âme à votre espace. Elles font de votre walk-in bien plus qu’un lieu de stockage : un refuge personnel au cœur de votre suite parentale.

Maintenant que vous avez toutes les clés techniques et esthétiques en main, l’étape suivante consiste à dessiner votre plan d’aménagement. Prenez vos mesures, évaluez vos priorités budgétaires et commencez à concevoir le walk-in fonctionnel et chaleureux qui transformera durablement votre quotidien.

Rédigé par Sophie Desjardins, Designer d'intérieur sénior certifiée APDIQ, experte en optimisation des petits espaces et en valorisation du patrimoine architectural montréalais (Shoebox, Plex, Victorien). Elle possède 12 ans de pratique en rénovation résidentielle.